Description

Une patrouille légère de chasseurs « Yak 3 » vole à vitesse de coisière par un matin calme. Ce jour, il n’y aura pas de rencontre avec l’adversaire. La mission se déroule tranquillement et la guerre semble provisoirement marquer une pause. Voilà ce que j’ai voulu exprimer. Le choix d’une vue de profil, qui enlève un peu de dynamisme à la scène, permet néanmoins de mettre en valeur les lignes fluides et élégantes de ce petit chasseur.

La production du Yak 3, désignation du chasseur léger Yak 1M « Moskit », a été décidée dès juillet 1943. Toutefois, sa mise en service n’interviendra qu’en 1944, le premier vol n’ayant eu lieu qu’au mois de mars de cette même année. Sa conception et en particulier l’augmentation de la rigidité de la structure de l’aile, lui permettait d’atteindre des vitesses de plus de 700 km/h en piqué. Entre autre amélioration, le revêtement en toile du fuselage fut remplacé par du contre-plaqué. Mais la principale modification qui permettait de le distinguer rapidement de ses prédécesseurs était la disparition du radiateur d’huile, proéminent, sous le capot moteur. Ce « petit » chasseur, d’un maniement relativement aisé était particulièrement redouté par les pilotes adverses, dont les consignes étaient, dans la mesure du possible, d’éviter l’affrontement.

Le Yak 3 reste la monture légendaire des pilotes du Normandie-Niemen, rattaché à la 303ème division des VVS (forces aériennes militaires soviétiques), reconnaissable par l’éclair peint le long du fuselage des avions. Nombre d’entre eux s’illustrèrent sur cet avion. La machine représentée sur cette peinture est le « 6 blanc » du capitaine Marcel Albert, « Héros de l’Union soviétique » et second « As » des « Forces aériennes françaises libres », après Pierre Clostermann. Marcel Albert termina la guerre avec un palmarès de 23 victoires homologuées (dont 2 obtenues lors de la campagne de France). Pour l’anecdote, celles-ci étaient symbolisées à l’arrière du cockpit par des croix noires, contrairement aux usages des pilotes russes qui figuraient leurs succès par des étoiles rouges. A la fin de la guerre, en guise de remerciement, l’Union soviétique offrit les avions à leurs pilotes qui les ramenèrent triomphalement en France, au Bourget, en juin 1945. Malheureusement, à l’exception d’un unique exemplaire, toutes les machines furent ferraillées à plus ou moins long terme.

Artiste : Bernard Lengert

Original : (huile sur carton toilé 55 x 38)